Origines

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A l ‘origine le château de Cingé construit dans une plaine couverte de bois et de marécages, autrefois inaccessible, trouvait dans cette position une grande force qu’augmentaient des douves profondes alimentées en eaux vives et pourvues de hauts ouvrages, parties en terre, partie construite en pierres de taille. On y pénétrait par  un pont-levis défendu par deux tours. A l ‘une des extrémités de l ‘enceinte s’élevait le corps de logis principal dont un donjon carré se terminant par une plateforme occupait le centre.

Les douves : l’ensemble du site est alimenté par des sources mais également pendant plusieurs siècles par un lac aujourd’hui asséché situé quelques centaines de mètres au nord.

Histoire

Connue dès le XIème siècle par une charte de l’abbaye de Preuilly, CINGIACUM est qualifié de simple hébergement, sorte de lieu d’étape où le suzerain avait droit de logement et de nourriture pour lui-même et sa suite. A compter des XIIème ou du XIIIème siècle, Cingé aussi écrit  » Saint Gé  » est fortifié, doté d’un ensemble militaire et résidentiel articulé dans un quadrilatère aujourd’hui fort ruiné, augmenté d’une grande basse-cour trapézoïdale talutée et dotée de fossés en eau sur la majorité de son pourtour ainsi que de construction d’angle de pierre.

Aujourd’hui la plus grande partie de la vieille forteresse a disparu, suite à l’incendie effectué par jalousie, par le Baron Pierre Frotier, vers 1450. La partie du donjon qui existe  encore paraît être une construction du XIIème ou du XIIIème siècle, le corps de bâtiment, attenant à la tour avait deux étages. Il y a quelques années, on voyait encore aux parois des murailles, d’immenses cheminées suspendues dans le vide et menaçant de tomber. Au dessus de ces cheminées étaient les écussons des anciens seigneurs de Cingé. Ici, comme tous les monuments militaires de la féodalité, l’épaisseur et la solidité des murs frappent d’étonnement. L’attention y est également attirée par de sombres cachots, où les prisonniers, par des inscriptions gravées sur les murs ont laissé trace de leur séjour.
A coté des ruines de l ‘ancien manoir s’élève une habitation construite à l ‘époque de la Renaissance. Au dessus de la porte d’entrée on voit un double écusson orné de ses lambrequins  et représentant les armes de la famille de Crevant.

Au XVème siècle le baron de Preuilly renonça à son privilège de gîte et de couverts et accorda à cette terre le rang de châtellenie. Au commencement du XVIème siècle il existait dans  l’enceinte du château une chapelle dédiée à St Thomas. En 1624, le bâtiment tombait en ruines, René de Crevant  le remplaça par une autre chapelle que l’on voit encore aujourd’hui.

Les Seigneurs

Plusieurs générations de seigneurs se sont succédés, en 1170 Jospert de Cingé est le premier seigneur connu de Cingé, le dernier fut le comte Charles de Livenne en 1747, il était le 25ème.

Louise de Ronsard, soeur du célèbre poète Pierre de Ronsard du 16ème siècle, épouse François de Crevant en 1532.

Le 14 juillet  1629 naissait à Cingé Claude Bonnaventure de Crevant, fils de René  de Crevant  XIVème seigneur de Cingé, Claude Bonnaventure de Crevant devint roi d’Yvetot par son mariage avec Marie Appelevoisin héritière de la couronne.

Le royaume d’Yvetot fut créé en 536 après l ‘assassinat de Gautier  seigneur d’Yvetot et fut donné à son fils, le royaume fut indépendant jusqu’en 1789. Les résidents du royaume étaient  dispensés de tout impôt, de corvées, et de service militaire. Ils étaient seulement tenus d’entretenir les voies de communication du royaume.
Gabriel de Cingé chevalier de Malte décédé en 1651 et sa femme Gabrielle Prévost décédée en 1652 furent inhumés dans la chapelle St Fiacre de Bossay.
En 1874 la propriété fut mise à disposition aux religieux trappistes qui y établirent une succursale de la colonie pénitentiaire qu’ils dirigeaient à Fontgombault. En 1877 on y comptait 120 colons. Copiée sur le modèle de la colonie pénitentiaire pour enfants de Mettray ouverte en 1839 par Frédéric Auguste Demezt.

De nos jours…

Le château est maintenant revenu dans le domaine privé, Prosper Mary acquiert la propriété du Château de Cingé en 1919, aujourd’hui, c’est sa fille Mme Studer Hélène qui en assume l’entretien et assure la préservation de ce patrimoine remarquable.

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SOURCES : Archives de l’Indre et Loire, dictionnaire historique et géographique d’Indre et Loire de Carré Busserolle et divers articles sur internet pour le royaume d’Yvetot et sur  la colonie de Mettray